Un chirurgien dentiste

George Viau naît à Nancy le 29 mars 1855. Suivant les traces de son père, qui était devenu l'un des chirurgiens-dentistes de la famille du Tsar Alexandre III, George Viau débute des études de dentisterie. En mai 1880, il crée l'École Dentaire de Paris et, l'année suivante, il est nommé professeur de prothèse. Au tournant du XXe siècle, il ouvre un grand cabinet dentaire de plus de 400 mètres carrés au 109, boulevard Malesherbes, et se constitue une belle clientèle. Lors de l'Exposition universelle de 1900, il est fait chevalier de la Légion d'honneur et, dès lors, il fait de nombreux séjour à Londres et aux États-Unis pour des conférences et des démonstrations. 

Édouard Vuillard (1868-1940), Le Docteur George Viau dans son cabinet dentaire, 1914, peinture à la colle et rehauts de pastel sur toile, 107,7 x 137,5 cm, Paris, musée d'Orsay, RF 1977 396 (détail)

Un collectionneur

George Viau montre également un engouement très fort pour les arts, que ce soit la peinture ou la musique. Dans son appartement parisien du 47, boulevard Haussmann, et dans sa propriété de Villennes-sur-Seine, il reçoit des amis peintres comme Pissarro, Monet, Renoir ou Sisley, à qui il achète directement des tableaux. 

Le critique Waldemar George dit de lui qu'il "préfère aux tableaux de musée des oeuvres de premier jet exceptionnelles dans la production d'un artiste. Il se complaît avec une rare patience à ce genre de recherches."

George Viau dans son bureau à Paris, c. 1920. photographie prise par François Antoine Vizzavona

Le metteur en scène de sa collection

Pour augmenter la notoriété et la valeur de sa collection, George Viau prête des oeuvres à de nombreuses expositions, de l'Exposition universelle de Liège en 1905 jusqu'à celle de New York en 1939, en passant par l'Exposition Delacroix au Louvre en 1930. 

En mars 1907, il organise une première vente publique à Paris, mettant aux enchères 171 tableaux et 104 oeuvres sur papier. L'événement, spectaculaire dans le milieu de l'art, est salué par la presse. Viau renouvelle l'expérience en 1930 et, à chaque fois, effectue de nouveaux achats jusqu'à son décès en 1939. Les ventes posthumes de 1942, 1943 et 1948 dispersent un ensemble remarquable, aussi bien par le nombre d'oeuvres que par leur qualité. 

Procès-verbal de la vente après décès de George Viau, 1942, Archives de Paris, D149E3 17

Plus d'informations : 

Catalogue raisonné de la collection Viau :

  • Christian Theuveny avec Claude Petit-Castelli, George Viau, un amateur éclairé. 50 ans de collection d’un ami des impressionnistes, Louviers, Ecila, 2018. 
  • Christian Theuveny avec Claude Petit-Castelli, George Viau, un amateur éclairé. 50 ans de collection d’un ami des impressionnistes. Supplément, Louviers, Ecila, 2020.

Autres publications : 

  • Maximilien Lecordier, André Schoeller et les ventes de la succession George Viau sous l'Occupation : l'exceptionnelle économie du marché de l'art pendant la Seconde Guerre mondiale, mémoire d'étude en muséologie, Ecole du Louvre, 1e année du 2e cycle, présenté sous la direction de Camille Morando, juin 2022. 
  • Léa Saint-Raymond, « L’impressionnisme dans les annuaires de collectionneurs, en France et à l’étranger (1878-1937) », in Ségolène Le Men et Félicie de Maupeou (dir.), Collectionner l'impressionnisme. Le rôle des collectionneurs dans la constitution et la diffusion du mouvement, Milan, Silvana Editoriale, 2022, p.150-159. 
  • Léa Saint-Raymond, A la Conquête du marché de l'art : le Pari(s) des enchères, Paris, Classiques Garnier, 2021.